« Il n’est pas normal qu’un défibrillateur ne fonctionne pas ! Ce n’est pas possible ! »
Tentant de réanimer la victime d’un arrêt cardiaque, le défibrillateur ne fonctionne pas. En Loire-Atlantique, plus précisément à Corcoué-sur-Logne, un habitant n’a pas pu être réanimé lors d’un secours car le DAE ne s’est pas actionné malgré les tentatives répétées des personnes essayant de sauver le cinquantenaire inanimé. Suite aux faits, la famille de la victime porte plainte contre la mairie de Corcoué-sur-Logne.
Aux alentours de 8h30, un homme âgé de la cinquantaine est pris d’un malaise cardiaque à son domicile. L’épouse de la victime prise de panique et ne sachant pas pratiquer de massage cardiaque, alerte immédiatement ses voisins et appelle les secours. Un premier voisin, étant secouriste, commence à administrer les premiers gestes secours à l’homme inanimé. Une deuxième personne venant en aide, se précipite à la salle de sport, à seulement quelques mètres de la maison, pour y récupérer le DAE afin de sauver le père de famille. Seul un défibrillateur peut permettre de faire repartir le cœur d’une victime de fibrillation ventriculaire.
Seul problème, au moment d'utiliser le défibrillateur, impossible de l'activer : le DAE est en panne. Lors d'un arrêt cardiaque, chaque minute est précieuse. L'endommagement du DAE aurait pu coûter la vie de la victime. Heureusement, les pompiers sont arrivés juste à temps, témoigne sa fille : « Dès le premier électrochoc, le cœur est reparti tout de suite, souligne la fille de la victime. Cela se joue à peu… Avec le défibrillateur, nous aurions gagné du temps. »
Après son transport à l'hôpital à Nantes, le pronostic vital de la victime était toujours engagé. Les médecins désespérés après avoir placé le patient dans le coma artificiel pendant quatre jours, décident d'annoncer à la famille la mort cérébrale de l'homme. Décision très difficile après avoir tout essayé et effectué des examens, en vain. Le débranchement prévu le lundi 20 décembre, le patient se réveille miraculeusement le matin du samedi 18. Sa fille témoigne des séquelles de son père : “Il s'est remis à parler. Il y a une perte de mémoire, beaucoup de zones d'ombres, mais il reconnaît sa femme, ses enfants et petits-enfants.”
Une fin miraculeuse dans un moment de total désespoir pour la famille, qui a bien cru perdre un être cher, tout cela à cause du temps perdu suite au mal-fonctionnement du DAE, qui semblerait être lié à un simple problème de batterie.
Le DAE, mis en place depuis 2011, ne s'est pas activé car sa batterie était dysfonctionnelle. Le maire de Corcoué-sur-Logne, Claude Naud, témoigne : « On ne sait pas depuis quand il était en panne. Le dernier contrôle remonte à septembre, lors du changement de boîtier de l'appareil. L'électricien nous a dit que tout fonctionnait bien. Le DEA est à la vue de tout le monde, mais personne ne s'est aperçu de la défaillance. Une batterie peut fonctionner aujourd'hui et pas demain. Le fabricant a fait son travail, il n'y avait rien à signaler. »
Ces appareils ont pour but de sauver des vies, une quelconque défaillance n'est en aucun cas envisageable. À la suite des faits, la famille de la victime a décidé de porter plainte contre la mairie de la commune. La gendarmerie à enregistre la déposition sous « blessures involontaires avec incapacité n'excédant pas trois mois par violation manifestement délibérée d'une obligation de sécurité ou de prudence ».
Les DAE sont ce qu'on qualifie de dispositif médical de classe 2B. Cela signifie que la maintenance doit être réalisée. En effet, les décrets concernant les réglementations en vigueurs des défibrillateurs automatisés externes stipulent en toutes lettres une maintenance obligatoire. Cela a même été mentionné, en 2018, par le gouvernement en réponse à un parlementaire. Les maires de France peuvent donc être tenus responsable pénalement en cas de non-respect de leurs obligations concernant les DAE.
Cependant, dans l'affaire en question, la peine applicable à la mairie de Corcoué-sur-Logne est limitée car il semble que la maintenance ait bien été effectué dans les règles.